mardi 29 octobre 2013

L'espace du dedans, l'espace du dehors

©Jérôme JJ ANDRE  2013, La roseraie
huile format 80 x 80 cm (30points)

Avez-vous remarqué combien il est plaisant de s'abandonner dans la création ? 


Dans l'expression de l'Être, qui est le fondement même de l'art, il y a abandon à l'espace du dedans. Créer c'est s'abandonner à l'Être.


Du cœur est venue l'impulsion créative : un impératif dans l'instant s'est exprimé, comme celui de prendre la toile et faire un nouveau tableau. La vision extérieure peut-être (un beau paysage) ou une vision intérieure a déclenché l'action de créer.
C'est alors un retournement : quand vous vous lancez dans l'action de créer, il se passe un processus d'immersion dans l'espace intérieur.
A cet instant, vous vous abandonnez à l'espace du dedans : le cœur induit le mouvement de la création, par un effet énergétique qui le lie bientôt au cerveau. Celui-ci voit alors, ressent plutôt l’œuvre à venir, comme un " déjà acquis ", " déjà là ", car au cœur, l’œuvre aboutie est vivante, il en perçoit les contours. Il construit alors le mouvement, et on pourrait dire, la vision génère le verbe, la formulation du fait créateur.
Ce mouvement d'énergie - la formulation de l'action créatrice - redescend alors à la gorge, et l'intention est née.
Le processus continue et redescend " aux tripes " pour se nourrir de l'énergie vitale, relié à la terre, à la matière.
Il remonte alors au niveau du plexus, du pancréas-estomac, pour déclencher le mouvement créateur initial : le pinceau se meut.

Le plaisir s'accroit au fur et à mesure que la création grandit, stimulant encore et encore le coeur, par l'expression de la joie qui résulte de ce qui vient dans l'espace du dehors, et qui est montré. Vous êtes le premier spectateur de l’œuvre, qui sort peu à peu. 
Il n'y a pas d'ego, juste une action en cours et vous jubilez : l'espace du dehors devient l'image de l'espace du dedans. Soudain, vous avez comme " objectivé " , le sujet que vous êtes, dans l’œuvre.
L'espace du dehors est la projection fidèle de l'espace du dedans, infini, du cœur.

 Votre œuvre achevée, vous ressentez que s'est accomplie une part de vous-même. 
 Cette part est impersonnelle, et de façon paradoxale, elle est vous, personnalité dans la globalité de l'instant : précisément VOUS-MÊME à cet instant.
La personnalité a ceci de particulier (par rapport à l'ego)  qu'elle est à la fois le dedans et le dehors. Ce pourquoi, faire de la peinture (ou n'importe quelle art, art martial etc)  est une saddhana*, un chemin d'éveil et d'accomplissement.

Il n'y a plus qu'à s'immerger dans la gratitude pour " l'être qui s'est montré dans cet achèvement "  : ainsi vous nourrissez le parcours qui se poursuivra au pas suivant...
une autre œuvre à accomplir...une autre action à mener...

Ceci est le présent, le présent d'éternité, le mouvement perpétuel et infini de ce que vous êtes. C'est joie et plénitude...
Créer est au fond cela : être en capacité à s'immerger en totalité dans l'instant.
 Alors l'espace du dedans et l'espace du dehors ne sont qu'Un, la totalité.
C'est l'Être dans la matière, l'être en mouvement... Le dehors devient miroir du dedans. (voir à ce sujet l' article précédent)

Et vous, avez-vous aussi vécu cette impression de perfection dans l'acte de créer ? 
Vos commentaires sont bienvenus !

Belle journée, belle soirée, dans la présence.

JérÔMe
au service

(http://www.aquaryoga.blogspot.fr © tout droit de reproduction réservé, texte et images, ne pas reproduire sans inclure cette ligne, merci)

(*saddhana : cheminement spirituel dans la Voie de réalisation de l'être)

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