Centuri, Corse 2015 (Aquarelle 50 x 20 cm)
© Jérôme André Elvah http://www.aquaryoga.blogspot.fr
Dans mon activité de pratiques énergétiques, j'ai été confronté à des évènements récurrents, dans lesquels des personnes demandent d'urgence un rendez-vous, pour se libérer de la souffrance du moment, puis annulent le rendez-vous (1)...
Événements de ce printemps, qui révèlent la difficulté de se confronter à (au) Soi.
L'ego est multiple et les pièges du chemin aussi, même avec un guide, un maître pour avancer. Éclairage.
La transformation de l'ego, pour aller vers soi (vers le Soi) est un calvaire : on porte sa croix. Cette croix est lourde d'émotions, de volte-face, de mouvements énergétiques qui peuvent remettre en cause des mois de travail sur soi. Oser la transformation de la personnalité incarnée pour que l'âme, et finalement, l'être réel, se révèle, est un défi permanent.
Sans un maître incarné (ou une aide extérieure : un praticien référent), qui, lui, a fait le chemin et devient un repère, donc un centre d'ancrage, qui permet la transformation en profondeur, c'est très difficile : car l'ego, loin d'être unique, est multiple. Il est plein de personnages, qui viennent, un à un, sur le devant de la scène, en fonction de ce qui est vécu...
Ainsi : si un jour une impulsion à la transformation est donnée par une partie de l'ego (par exemple : la petite fille blessée en soi, du fait d'un père autoritaire qui ne l'a jamais écouté dans l'enfance, ou bien l'adolescent en colère contre un parent abusif etc.), cette impulsion peut être annulée l'heure d'après.
Comment ?
Comment ?
Tout simplement parce qu'une heure après, l'adulte raisonnable et autoritaire, par exemple (le modèle paternel), a repris le dessus : l'enfant blessé en soi a été relégué dans les coulisses : il pleure, certainement, au plus profond de l'inconscient...et il attend son heure, pour, à nouveau, se faire entendre, soyez-en certain(e).
Au théâtre de la vie, le drame se joue alors. L'adulte autoritaire joue son jeu d'autorité, il dit combien il est, à présent, bien et équilibré (" Plus besoin de vous, cher praticien, merci, peut-être... plus tard...à bientôt... " ).
Les dangers de l'illusion de ce jeu sont nombreux et les pièges aussi : on peut s'illusionner par exemple en suivant un maître distant : un lama tibétain par exemple, qu'on ne voit qu'une ou deux fois par an, et encore, sans avoir aucune confrontation réelle à lui, ou bien un maître indien que l'on ne connaît que par personne- un disciple avancé, nous dit-on- interposée, sans l'avoir jamais rencontré personnellement. Ou bien, en passant d'un maître à l'autre, ou d'une thérapie à une autre, et ce, indéfiniment.
Au final, c'est un jeu de dupe : on s'illusionne sur son chemin de transformation (oh oui, je travaille beaucoup sur moi ...) , quand, en réalité, on n'a fait que fuir chaque fois que l'on se trouve confronté à sa vraie blessure profonde (papa ne m'écoutait jamais, je suis abandonnée etc.).
J'ai eu l'occasion de visiter une journée un Centre tibétain (Montchardon près de Grenoble) et ai assisté à un enseignement de tradition, une pratique, consistant essentiellement en prière et visualisation d'une divinité : Tara. Cette pratique (en tibétain) s'avère très proche du " bhakti yoga " , qui signifie " voie de dévotion " dans le yoga. Elle m'est apparue bien loin - oh combien- de la mentalité occidentale(4). Adorer une " Tara ", fût-elle la plus pure émanation de l'énergie féminine, à l’œuvre dans le lamaïsme tibétain, comme le dénommait les anciens comme Blavatsky ou Guénon, m'est apparu bien dangereux. Sans une réelle dévotion, ce n'est que pure construction mentale : c'est rajouter à un mental déjà fort encombré (les français sont très intellectuels n'est-ce pas ?), une nouvelle forme. Celle du lamaïsme avec ses divinités nombreuses ... Or : le Bouddha n'insistait-il pas sur la vacuité du monde, le non Soi, le Shunyata comme accès à la libération, ce qui est devenu, d'ailleurs, l'essence même du bouddhisme zen (2) ?
J'ai vu bien des requérants dans ce centre, qui semblaient plus perdus dans leurs illusions, que véritablement en chantier vers leur être véritable.(5)
Je n'ai vu là au fond que des âmes qui sont venues retrouver des ancrages profonds à des mémoires passées (ce que les hindous appelleront des karmas), rien d'autre.
Et bien, s'il leur faut passer par là, c'est tant mieux, à la seule condition qu'ils sachent, à un moment donné, quitter le lieu (et les formes qui vont avec), et le maître, pour n'y jamais revenir.
De la même façon, le disciple d'un maître vivant, devra un jour oser quitter le maître, afin de ne plus s'enrouler au Soi de celui-ci comme on s'enroulerait autour d'un poteau indicateur, tandis que le chemin continue : il faut avancer vers (le) soi, c'est le but d'une vie...non ?
Oser aller vers la transformation en profondeur, c'est modifier les lignes qui nous séparent de la réalité, c'est s'ouvrir au réel, en quittant sa zone de confort. Oser, en somme, quitter le connu pour aller vers l'inconnu. Oser affronter un autre, thérapeute énergétique ou un maître reconnu qui dira et libérera la souffrance. Voir son mensonge, sa douleur, c'est difficile ! Il en faut du courage...mais c'est tellement merveilleux ...une fois réunifié !!!
Swami Prajnampad (3), insistait beaucoup sur la "complete surrender ", l'abandon complet pour parvenir au Soi. Le Soi, qui est le Un (Brahman ou Dieu = le Soi) dans la partie , notre incarnation, ne se révèle qu'à cette condition : réunir toutes nos composantes, toutes les parties de nous-même en une seule, qui est notre vraie nature, notre être véritable, Lui, la conscience pure qui est une avec l'univers, avec le réel.
(lire aussi l'article précédent : l'homme réunifié lien).
Les pratiques énergétiques sont un mode d'unification encore plus directes, pour avancer vers Soi, car être Soi, c'est rendre l'énergie fluide au niveau de son corps sur tous les plans physique, émotionnel et psychique : cela demande un petit effort, celui de s'abandonner à l'instant à l'énergie de vie qui travaille sur nous. C'est aussi remettre en cause son confort, établi pourtant avec ses blessures...Oser se donner à voir (au maître, au praticien), pour enfin ne plus être blessé(e), pour être rendu à l'être divin que l'on est, demande du courage, c'est certain !
Les pratiques énergétiques sont un mode d'unification encore plus directes, pour avancer vers Soi, car être Soi, c'est rendre l'énergie fluide au niveau de son corps sur tous les plans physique, émotionnel et psychique : cela demande un petit effort, celui de s'abandonner à l'instant à l'énergie de vie qui travaille sur nous. C'est aussi remettre en cause son confort, établi pourtant avec ses blessures...Oser se donner à voir (au maître, au praticien), pour enfin ne plus être blessé(e), pour être rendu à l'être divin que l'on est, demande du courage, c'est certain !
Belle journée,
Le Soi est ce que vous êtes, de toute éternité et il est au-delà de toutes les formes
..
.
Nous sommes l'Un !
..
.
Jérôme
au service
(1)
- une personne appelle le praticien : elle est en émoi. Elle dit dans
un message, laissé sur le répondeur du portable, combien il est urgent
qu'elle aie un rendez-vous, tant elle est en difficulté, ce jour (colère,
sentiment d'abandon etc.)
Le
praticien (que je suis) rappelle, une semaine ou deux après, du fait
d'impondérables, pour le rendez-vous demandé. La consultante lui dit
alors que finalement, elle n'a plus besoin de le voir. Cette même
personne fait cela pour la troisième fois...
-
une autre personne prend un rendez-vous, exprimant l'extrême nécessité
de celui-ci, sur les bons conseils d'amis pour venir à moi, et, lorsque le
jour arrive, annule le matin même...sans raison exprimée et surtout
sans demander de nouveau rendez-vous.
-
Une personne appelle deux fois pour un rendez-vous urgent, laisse deux
messages, je rappelle et trouve un répondeur, auquel je laisse les disponibilités pour un rendez-vous, et ...rien ne se passe...elle ne
rappelle jamais plus.
(2) NB : La pratique proposée " pratique de la Tara verte " était juste, en ceci que c'est bien l'abandon -ou la dévotion à - l'énergie divine qui transforme l'humain pour le libérer de ses chaînes d'illusion.C' est bien l'énergie de la Mère Divine, comme disait Sri Aurobindo, qu'on peut appeler le Saint Esprit ou encore la force de vie, d'essence féminine, en soi, qui fait ce travail de transformation. Accueillir cette énergie en tant que divinité transcendante est certainement le mode le plus profond de transformation. Mais un occidental est-il capable d'un tel abandon ? Je vois dans le lamaïsme une vision qui séduit les intellectuels français par sa rigueur, sa forme exigeante (apprendre le tibétain, réciter des textes tibétains...). Pratique qui, en un sens, peut être comme un travail de mantra : les paroles sacrées résonnent en nous...J'ai préféré pour ma part suivre un maître français, dans lequel il n'y avait aucune contrainte de forme, qui, dans le même temps m'a véritablement déposé au pied de la Mère Divine incarnée sous la forme de Ma Ananda Moyi et Amma Amrita, auxquelles il était rattaché pour les avoir rencontrées, et pour Amma, l'avoir fait venir et donc connaître en France, dans son ashram, il y a trente ans. Rencontrer Amma, c'est une expérience exceptionnelle, c'est une métamorphose intérieure qui s'est amorcée, par le contact du " darshan " d'Amma. Merci à mon maître Arnaud Desjardins, qui me l'a fait rencontrer !
(3) Swami Prajnampad, maître indien voir : http://www.svami-prajnanpad.org/
(4) la voie de l'Adyatma Yoga, yoga de la connaissance de soi de Swami Prajnampad et Arnaud Desjardins me semble beaucoup plus juste pour nous, occidentaux. Et plus encore maintenant, en 2015, le sont les pratiques énergétiques -qui agissent sur l'empreinte électro-magnétique des mémoires, avec un échange avec le praticien . On est là dans un échange réel entre le consultant et son ami spirituel, son confident ou praticien qui joue le rôle d'axe provisoire à la transformation profonde de la personne en mouvement vers " elle-même ".
(5) j'ai vu la même situation chez Chandra Swami, maître indien en Inde dans son ashram où je suis passé une journée : des disciples enroulés sur un maître qui cherchent dehors (chez ou dans le maître extèrieur) ce qu'ils ont de toute éternité, en eux !
©Jérôme André http://www.aquaryoga.blogspot.fr Reproduction de ce texte interdite sans autorisation de l'auteur, diffusion en ligne interdite sans inclure cette ligne
(4) la voie de l'Adyatma Yoga, yoga de la connaissance de soi de Swami Prajnampad et Arnaud Desjardins me semble beaucoup plus juste pour nous, occidentaux. Et plus encore maintenant, en 2015, le sont les pratiques énergétiques -qui agissent sur l'empreinte électro-magnétique des mémoires, avec un échange avec le praticien . On est là dans un échange réel entre le consultant et son ami spirituel, son confident ou praticien qui joue le rôle d'axe provisoire à la transformation profonde de la personne en mouvement vers " elle-même ".
(5) j'ai vu la même situation chez Chandra Swami, maître indien en Inde dans son ashram où je suis passé une journée : des disciples enroulés sur un maître qui cherchent dehors (chez ou dans le maître extèrieur) ce qu'ils ont de toute éternité, en eux !
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Témoignages
" En fait (...) quand je sors de (vos) séances, j'ai l'impression d'être remplie à ras-bord d'amour.. Et ça fait du bien!! :) Merci!
" En fait (...) quand je sors de (vos) séances, j'ai l'impression d'être remplie à ras-bord d'amour.. Et ça fait du bien!! :) Merci!
C'est exactement ce dont j'avais besoin. Merci encore ! " V., femme, 26 ans, mars 2015
" Je me sens comme reliée à tous et ouverte " D.femme, 38 ans, mars 2015
" Je me sens apaisée, bien..., je ne trouve même pas les mots " R., femme,61 ans, mars 2015
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" Je me sens apaisée, bien..., je ne trouve même pas les mots " R., femme,61 ans, mars 2015
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Certains arrivent à l'unification ...
Comment font-ils ?
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