mercredi 10 septembre 2008

Unité




« Que ces nuages sont paisibles !… »
A peine avait-il parlé que le fils regarda dans l’axe du doigt du père. Dans un coin du ciel flottait un superbe nuage qu’il n’avait pas remarqué auparavant. Puis :
« J’ai dit que cette carpe était bien oisive ! »
A ces mots, il regarda dans l’eau : quelques carpes, comme si le doigt de son père les avait appelées, nageaient oisivement dans la rivière où il n’y avait rien avant. Ainsi quand le père murmurait oiseau, le plus beau des oiseaux venait chanter d’on ne sait où. Quand le père murmurait vent, le plus agréable des vents venait assécher leur sueur…
En peu de temps Ikkyun put émettre une hypothèse…encore très vague. Le père n’appelait ni ne créait ce qui n’existait pas : il trouvait tout simplement ce qui existait…


Yu Muniol le poète Actes Sud Edr.

4 commentaires:

  1. C'est très beau ! C'est quelquechose qui m'est arrivé un jour , cette découverte de l'instant , la magie de l'instant , de la communion dans l'instant , mais je ne me souviens plus quand , comment...reste cet émerveillement , en moi . Merci!

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  2. être présent au présent !
    vaste aventure de l'attention sans intention ...
    vigilance sans effort ...
    et j'en passe !
    il m'est arrivé de savourer l'instant ...
    et ce goût ressemble à...
    l'éternité ...

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  3. ...et ce goût ce cultive...chaque instant. C'est l'essence de la voie Zen. Jacques Castermane m'a ouvert à cet emmerveillement : être dans le Rien que...Rien que ce pas que je suis en train de faire. Et c'est ainsi qu'on cultive la présence à Soi...
    Merci pour vos commentaires
    Jérôme

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  4. C'est magnifique ! Merci Jérôme.

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