lundi 16 février 2009

Désert solitaire

Ouazhil a terminé sa prière matinale. Il roule son petit tapis puis se ravise. Le vent ne faiblit pas pour l’instant. Autant attendre encore. Il s’assoit sur une pierre plate et se recroqueville, embrassant ses genoux en les enserrant de ses mains. Il pose ses arcades sourcilières contre ses rotules et attend. Le vent a un son multiple. A l’irrégularité du sifflement aigu vient s’ajouter un autre son plus grave, comme l’addition d’échos lointains, qui perdurent. Le croisement des sons fait une mélodie. Bientôt, il entend aussi un sifflement très fin qui semble provenir de son oreille gauche. Les trois sons sont en harmonie. C’est une musique. Oui une musique…la danse du monde, la danse du désert. « Dieu est grand »Dans la mélodie du désert, Ouazhil soudain est sans pensée. Il oublie jusque la mission qui l’amène à Halab. Plus rien n’existe que le désert et le son du vent. Il se sent bien, totalement apaisé. Il est devenu une pierre du désert et c’est ainsi que perdure en lui le sentiment d’unité, le sentiment du sens de ce qu’il vit. Par cet instant soudain, il comprend l’ampleur de sa tâche ...
(Extrait du manuscrit en cours : le combattant d'Alep, (Syrie XIIIème siècle)(tous droits réservés, déposé SGDL)
Bel instant présent à toi, lecteur de ce blog...

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