Morbihan les petites mers

Au fonds de la rivière d'Etel dans le Morbihan, quelques barques attendent les eaux qui reviendront bientôt depuis l'embouchure étroite qui marque l'entrée vers le grand large à dix-huit kilomètres de là. Ici règne la paix, l'harmonie et un calme que j'ai rarement rencontré ailleurs. Des hérons, aigrettes et même quelques ibis font parfois leur apparition. Leur vol silencieux est accompagné parfois d'un cri lointain de mouette. Il y a quelque chose qui rappelle la rive du Nil ici, ce miracle de la nature où tout est parfait. L'aquarelle permet d'entrer plus finement encore dans la perception de l'instant et j'entends jusqu'au froissement d'aile d'une poule d'eau à quelques lieux de là. Quelle beauté, quel moment de grâce. Ainsi, d'instant en instant, la Mère divine, l'esprit supra-mental qui descend d'en haut m'imprègne. Je sens une douce vibration dans la poitrine tandis que s'agite doucement autour de moi en un frisson à peine perceptible la vie multiple qui règne ici.

Je m'apprête à quitter Lyon pour retrouver cette sérénité de la côte sud de Bretagne, ce Morbihan où j'étais libraire. Ce lieu m'a rappelé, mon coeur n'a pu y résister plus. Morbihan, Ô combien je t'aime, Bretagne, Ô combien je t'aime. Me revoilà bientôt.