Histoire zen : Dôgen et le tenzo

Encre sur papier de riz d'après un maître chinois JAE

Il y avait à l'époque de l'enfance du grand maître Dôgen au Japon, une grande lutte d'influence entre les deux familles Fujiwara et Minamoto. Cette lutte était stérile et cela constitua le terreau fertile qui permit à Dôgen de trouver l'aspiration à la Vérité. Il se mit donc en quête d'un maître pour recevoir le véritable enseignement du bouddhisme zen.
Il n'en trouva aucun qui lui apportât ce qu'il cherchait au Japon, déchiré par les luttes intestines et en proie au doute. Il partit donc pour la Chine et tandis qu'il faisait la traversée en bateau, il rencontra un vieux moine qui se dit " tenzo " de son monastère. Le tenzo  est le cuisinier dans les temples zen. 
" Pourquoi ne pas étudier les sutras, plutôt que faire la cuisine, à ton âge, il doit y avoir des personnes plus jeunes pour faire le repas, c'est une tâche rude et ingrate...
- non, je ne peux abandonner mon rôle de tenzo ! Jeune ignorant, je t'invite à me visiter dans mon monastère, ainsi tu comprendras la vérité de l'enseignement du zen. "
Il se rendit donc plus tard dans le temple de Nyojo pour suivre l'enseignement du chan (zen en Chine) 
" Comment faire pour étudier les sutras ? " demanda-t-il à celui-ci.
" un, deux, trois,  quatre, cinq " répliqua le vieux maître. 
Plus tard, pendant un zazen, il subit un choc. Un des moines s'endormit et le maître le frappa fort de sa sandale en criant :
" Rejetez le corps et l'esprit et vous aurez le Soi ! "
Aussitôt Dôgen atteint l'état du Bouddha, appelé le Satori dans le bouddhisme zen. 
Plus tard Dôgen fut reconnu comme l'un des plus grands maîtres du zen, et il fit notamment un recueil d'enseignement sur la pratique de la cuisine à destination des tenzos...Receuil qu'on peut encore consulter dans les monastères zens...


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